Alain Lambert, Sénateur UMP de l’Orne et ancien Ministre du Budget, et présent sur Internet via différents médias sociaux, a annoncé ce matin qu’il quittait le réseau social Twitter après avoir causé malgré lui un buzz sur Internet. A l’origine du buzz, 2 tweets du sénateur autour ou pendant une messe, qui lui ont valu quelques critiques d’internautes. Le jour même, ces critiques font l’objet d’un article de Ouest France, mis ensuite à la une de l’édition ornaise de ce matin, tandis que les autres médias traditionnels tels que Le Parisien, 20 Minutes ont relayé les faits. Vous en trouverez plus loin dans ce billet la synthèse.
{Mise à jour le 17 aout 2010: Le sénateur explique son point de vue sur son utilisation de twitter sur son blog. Il rendra son compte privé. Voir cette vidéo à la fin de ce billet}
Du bon usage des médias sociaux
Il me semble toutefois que cette aventure illustre bien les questions d’usage sur les réseaux sociaux et d’interaction entre les communautés virtuelles et les communautés traditionnelles. Nos communautés sont cadrées par des espaces physiques et des espaces temporels, ici l’église et la durée de la messe. Ces espaces font l’objet de codes, auquel on adhère ou pas, mais qui sont respectables et respectées. C’est ce non-respect, un peu maladroit, qui a pu choquer les internautes.
Certaines réactions font toutefois abstraction d’un autre point clé – le droit de se tromper – et donc la tolérance. Ces réseaux sociaux induisent de nouveaux usages qui se construisent au quotidien à travers l’expérimentation qu’on en fait. C’est un point fondamental de notre apprentissage d’internet. L’immédiateté des commentaires sur Twitter et l’absence de médiation entre l’émetteur et le récepteur conduisent à des perception de manque de savoir-vivre, de brutalité ou d’attaques personnelles. Prudence donc quand on commente.
Dommage donc que Monsieur Lambert se retire de Twitter. Il est un homme politique, de la génération des Baby-Boomers, loin des Digital Natives, qui s’est engagé sur les nouvelles technologies: à travers son blog qui existe depuis 5 ans, sa présence sur Facebook (plus de 2 000 amis) et Twitter (plus de 3 500 followers). Dans sa représentation publique, il peut donc parler d’internet avec pragmatisme, ce qui manque, et on le leur reproche assez, à nos politiques. Prenez donc avec distance ces réactions, Monsieur Lambert: la perfection n’existe pas dans le 2.0.
Le bug d’Alain Lambert sur Twitter: rappel des faits
Hier, alors qu’il assistait à une messe, le sénateur a publié les 2 tweets suivants : «La messe va commencer à Ménil-Jean» puis «Un baptème est célébré pendant la messe». Le journal Ouest France relaie par la suite les réactions critiques de certains internautes à ce « live tweet » depuis une église, telles que “Ça se fait de tweeter dans un lieu de culte?“. Le sénateur s’est alors défendu directement sur le réseau social : “Je trouve amusants les cris d’orfraies alors que je n’ai fait que décrire le moment agréable que je vivais ce matin“.
Ce matin, Alain Lambert a donc annoncé dans un twitt qu’il abandonnait son compte, non sans critiquer Ouest France et le journaliste auteur de l’article.
Il s’est également expliqué davantage auprès de Rue89 : « Je vis dans un milieu rural où on lit Ouest-France. Alors oui, quitter Twitter est ma manière de protester contre les méthodes de certains journalistes. (…) J’ai essayé de jouer le jeu de Twitter de manière honnête, ce qui n’était pas si évident pour une personne de 64 ans. Je préfère m’arrêter maintenant quand je trouve que les mœurs deviennent incorrectes. »
Les réactions des internautes qui ont déjà commencé à tourner en dérision la situation, et diffusent des messages humoristiques à travers le hashtag #sialainlambertquittetwitter :
Le mélange de Twitter et d'Ouest-France tourne au vinaigre
envoyé par orne61. – L'info video en direct.