De retour ce vendredi soir d’un diner entre amis, arrosé d’un Rioja 2003, vin d’Espagne que j’apprécie tout particulièrement, je déposai ma compagne et raccompagnai chez elle ma mère qui avait gardé notre fils en notre absence. J’avais bien vu la voiture de police arrêtée au feu, mais un peu tard, alors que je m’étais déjà engagé sur le rond-point. Pas de problèmes apparement. Ca sentait le roussi quand elle m’a suivi dans les petites rues jusqu’à mon domicile.
Papiers (je n’avais pas mon permis).
Vous avez bu ce soir, Monsieur.
2 verres de vin.
Ecartez les bras… plus discrétement.
Vous avez quelque chose dans la bouche.
Un chewing gum (…que j’avais vite pris voyant l’alcotest se rapprocher à grands pas)
Jetez-le
J’en jetai la moitié et continuai à masticoter sans bruit et gesticulations faciales.
Ils m’ont emmené au poste dans leur voiture, un officier à mes côtés, la porte bloquée pour que je ne m’échappe pas. Au cas où il m’eut pris l’envie de faire un jogging en pleine nuit. Au poste, pas grand monde en dehors des policiers à cette heure avancée. Après m’avoir fait attendre pour la forme, ils me conduisirent dans une petite salle pour me faire souffler dans l’alcotest. Je le sentais mal; me demandant si ils allaient me garder en cellule de dégrisement, ou simplement me verbaliser, me retirer des points (il m’en reste 4), ou le permis.
Je soufflais donc et n’osais regarder le résultat qui aller s’afficher “live”. Eux étaient 5 les yeux rivés sur les petits chiffres rouges à quartz, certains de me coincer et en rigolant d’avance. L’un d’entre eux a laché :
Dire qu’on a bu deux verres si on en a bu plus, moi j’aime pas. il faut savoir assumer.
Je ne regardais toujours pas l’écran, réfugié dans un mutisme total.
Regardez
Je regardai et lisai 0.00. Je ne compris pas trop s’il y avait un autre chiffre à regarder, où était le piège, s’ils allaient me demander de refaire le test.
0.00, vous avez du boire il y a longtemps. On va vous raccompagner chez vous
Je remontai dans leur voiture, la porte n’était plus bloquée, ils étaient tous les deux devant à se demander si la femme d’un collègue allait le plaquer, ont mis le girophare, brulé tous les feux, roulé à fonds, se sont faufilé entre une voiture à l’arrêt et un terre-plein central. Ils ne m’ont pas verbalisé pour l’absence de permis.
Fin de l’histoire.
Une denière chose. L’un d’entre eux m’avait demandé ce que je faisais dans la vie. Je n’ai pas osé répondre que je dirigeais une startup dans le web 2.0. Pour peu qu’ils m’arrêtent pour insulte à agent.