L’Agence France-Presse (AFP) a annoncé ce jour avoir pris une participation minoritaire de 30% au capital de Scooplive, une plateforme de photo et vidéo en provenance du grand public, dont le nom devient Citizenside. Lancée en 2006, la plateforme propose aux particuliers de vendre leurs vidéos et leurs photos d’actualité aux médias du monde entier, contre une commission. La plateforme dispose de sa propre équipe pour recueillir, trier, valider et archiver les contenus.
Quel intérêt pour les partis
Scooplive était confronté à la scalabilité de son modèle : avec un contenu limité à ce jour, difficile de faire croitre un chiffre d’affaires en vendant en direct aux acheteurs médias qui ont déjà des abonnements à l’AFP, Reuters ou AP. Ils s’offrent donc un débouché commercial et une stratégie de marque blanche. Pour l’AFP, c’est une façon de rentrer rapidement dans le journalisme citoyen, ce qu’ils n’auraient pas pu faire en interne en raison d’un staff de journalistes professionnels qui s’y serait opposé. En choisissant de prendre une participation plutôt que de signer un accord de distribution, ils s’offrent aussi un potentiel de valorisation de leur capital.
La société IAM (prononcez “I am”) créée par l’ancien président de France Télévisions Xavier Gouyou-Beauchamps, peut-être associé à Pascal Josèphe qui avait également regardé ce projet, a également pris une participation de 30% dans la société. Les 40% restants sont détenus par les fondateurs de la plateforme: Matthieu Stefani, Julien Robert et Philippe Checinski.
Extraits du communiqué de l’AFP
“Il s’agit pour nous de mener une expérience purement commerciale et technologique dans le domaine du web 2.0, au profit de nos clients, essentiellement dans le secteur des médias. Nous comptons leur proposer d’utiliser la plate-forme sous leur propre marque”, a indiqué le président de l’AFP Pierre Louette, dans un communiqué.
Les médias “pourront ainsi cultiver proximité et interaction avec leur lectorat ou leur auditoire, et s’approvisionner en documents d’actualité complémentaires de leur propre production ou de celle des agences”, poursuit le texte.
“Partenaire financier” de Citizenside, l’AFP ne participera pas au “processus éditorial de sélection et de validation des documents visuels” sur la plateforme, précise l’agence de presse.
Cependant, l’AFP “ne s’interdit bien évidemment pas, comme elle le fait d’ores et déjà de façon ponctuelle auprès d’autres fournisseurs, de sélectionner et de valider selon ses critères déontologiques, des documents collectés par la plateforme”, ajoute-t-elle.
“C’est une opportunité exceptionnelle pour nous de travailler avec l’AFP, l’un des leaders mondiaux de l’information. Citizenside va capitaliser sur l’expérience des fondateurs et de leurs nouveaux partenaires pour rapprocher les mondes du journalisme professionnel et du document amateur”, a de son côté déclaré Matthieu Stefani, dans un communiqué publié par Citizenside.