Sur le blog de Pierre Chappaz – Wikio, Netvibes : où sont les revenus ?

“Mon sentiment est que le plus dur pour Wikio, ce n’est pas de lever des fonds mais de faire du chiffre. J’ai à peu près le même avis pour Netvibes. Je trouve les 2 services plutôt sympas mais difficilement genérateur de CA”

dixit Bob sur le blog de Pierre Chappaz dans les commentaires sur la levée de fonds de 4 millions d’euros de Wikio.
Ce commentaire m’a interpellé – pas surpris. Elle me plait cette petite phrase : pas anodine du tout, pleine d’humilité, de réalisme, d’ambition et de sens. Elle fait cependant sacrément réfléchir et s’applique sans doute à bon nombre de start-ups du web 2.0. Quand on connait le traffic de Wikio, Netvibes et la résonnance médiatique de Pierre Chappaz et Tariq Krim, lire cela est sans doute rassurant pour les entrepreneurs plus anonymes qui rament au fonds des caves ou sous les toits, les 233 000 qui ont crée leur entreprise en 2006 et sans doute même certains de ceux qui ont levé des fonds ces dernières semaines.
Pour l’univers que je connais un peu – communément appelé celui des sites de partages de vidéos – je la trouve assez juste. Youtube ou Dailymotion sont ils profitables? Les nombreux acteurs français, qui sont de loin dans le même panier mais de prêt assez différents les uns des autres, se caractérisent tous par des stratégies de revenus assez semblables. Ils font d’une part de la marque blanche et de l’autre un site grand public. La marque blanche, c’est l’approche industrielle avec l’assurance de revenus : je te licencie ma brillante technologie en mode ASP ou autre. Le site grand public, c’est la création de valeur, recherchée par les investisseurs, avec l’ambition de la vente. La question d’ailleurs sur successful DailyMotion est : quelle offre de rachat sont ils prêts à signer compte-tenu de celles qu’ils ont déjà refusé? Ainsi les acteurs principaux adoptent tous cette double approche : Eyeka, Kewego, Scroon, Vpod, et même DailyMotion (pensez Guts…mais ce n’est pas une réussite de mon point de vue). Quand vous rentrez dans le détail des modèles économiques, les différences émergent par exemple entre un acteur qui vendra de l’espace publicitaire (le traffic est clé) et un Eyeka qui redistribue du contenu (marketplace).

Le problème avec la stratégie trafic, c’est que le train est passé et je ne crois plus au business model à la Youtube pour les second players (à l’exception de successful DailyMotion). J’ai lu quelque part que certains CEO américains de sites de partages avaient confié les rennes de leur boite à des remplaçants pour se tourner vers de nouveaux horizons plus prometteurs. Depuis sa conception début 2005, Gilles et moi avons positionné Eyeka sur l’éditorialisation et la linéarisation du contenu photo et vidéo. De fait, les modèles économiques qui s’appliquent et que je ne peux pas dévoiler seront éprouvés et s’adapteront sur les prochains mois. Pour conclure sur cette phrase juste de Pierre Chappaz, et en paraphrasant Dominique Vidal de Yahoo Europe au LeWeb3.0 : celui qui craquera le business model du contenu éditorial fera faire un grand pas à cette industrie.
PS. Toute mon appréciation si vous retrouvez la phrase exacte.