Vous pensez que le quotidien gratuit 20minutes est un journal papier? Vous avez raison. Mais Pierre Jean Bozo, son président, le conçoit comme une marque qui se déclinera sur plusieurs supports dont le papier mais aussi le web et le mobile. A chaque support son produit, et le produit doit porter les valeurs de la marque comme dans toute stratégie de marque.
Quelles sont les partis pris de la marque?
Ils prennent le contrepied des principaux reproches faits à la presse quotidienne payante. Selon une étude de 20minutes, les lecteurs portent à la presse quotidienne les critiques suivantes : absence de pertinence (sujets qui ne me concernent pas), élitisme (parisienne?), accès difficile (absence de vulgarisation), information passée au prisme d’une analyse trop souvent politique, morosité (absence de couleur), faible valeur d’usage (mon quotidien ne me sert pas ou peu), trop cher (environ 1,2€). Les partis pris de la marque se retrouvent donc dans la ligne éditoriale qui oscille entre nécessité et séduction sur 4 axes : informations essentielles, de services, locales (25%) et loisir.
Le papier
5 ans après son lancement, 20minutes version papier a réussi son pari: 2 millions de lecteurs, 870 000 exemplaires distribués dont plus de 500 000 sur Paris, des lecteurs plutot contents. Parallèlement à ces résultats, contrairement aux craintes qu’avait suscité le lancement des journaux gratuits (dont Métro), la presse quotidienne n’accélère pas sa baisse de lectorat. Dans les cartons, un hebdomadaire économique sera lancé en 2007.
Le web et le mobile
Le site accueille 900 000 visiteurs uniques par mois. Il sera développé pour renforcer l’interactivité avec les lecteurs. Un nouveau projet sera lancé le 15 mars prochain et le mobile en fera partie. Cette interview est consacrée à la stratégie numérique du titre.
Quid du modèle gratuit?
Pour mémoire, le modèle économique est exclusivement publicitaire : le support séduit 400 marques par an (sur 26 000 marques qui annoncent en France). Pas de revenus provenant des ventes en kiosque ou en abonnement. Légérement perturbant de lire un journal gratuit? Aujourd’hui, la polémique n’existe plus. Le paysage de la presse a intégré les gratuits!