La réponse n’est pas importante. Dans cette enquête, c’est la démarche d’investigation qui prend le pas sur la question posée.
J’ai vu cette enquête en avant-première hier soir et vous recommande absolument de vous brancher sur France 3 le 12 février prochain.
Pour ceux et celles qui, comme moi, ne connaissent pas bien cette histoire, Rafic Hariri, premier ministre du Liban, milliardaire, homme politique engagé a été assassiné le 12 février 2005 à Beyrouth.
Ecrit par Bernard de la Villardière et Amal Hamelin des Essarts, produit par le premier, réalisé par la seconde, le film s’appuie sur une reconstitution, sur les images d’archives, sur des rush encore jamais vus, sur un grand nombre de témoignages de tous bords le tout « seamlessly ».
C’est une vraie chance de voir ce film. Il rappelle la nature parfois extrême de l’engagement politique au service d’un pays, ce qui est rafraichissant dans notre contexte national d’élections prochaines. Il rappelle aussi l’essence du métier de journaliste et la valeur ajoutée dans le traitement de l’information, ce qui contribue à garder la bonne perspective face à la vague de Citizen Journalism qui déferlera sur les sites de partage de photos et vidéos.
En plus, on en sort plus intelligent, avec une vision plus claire des enjeux de pouvoirs à l’intérieur et à l’extérieur du Liban.
Le film n’est pas construit comme un documentaire historique, mais met en valeur les moments et événements clés qui ont conduit à et suivi l’attentat pour permettre une compréhension périphérique de l’évènement : l’accession au pouvoir de Monsieur Hariri, la frontière parfois ambigüe entre ses intérêts financiers et politiques, sa volonté de faire de Beyrouth une ville de paix après qu’elle ait été un terrain de conflit, le rôle pro-syrien du Président du Liban et de ses services secrets, la politique de la Syrie, la révolution du Cèdre, les attentats contre les journalistes etc.
Le début du reportage amorce avec suspense sur les minutes qui ont précédé l’attentat. Les assassins ont suivi le convoi par téléphone portable avec des individus placés sur des points stratégiques du trajet possible, ce qui a permis à la camionnette chargée d’explosif de précéder le convoi.
Pour l’éclat de rire, ne manquez pas l’accueil de Monsieur Hariri par George Bush à la Maison Blanche, ou les retours de Messieurs Hariri et Chirac auprès de leurs épouses en colère de s’être fait laisser tomber après le diner. (sounds familiar?)
Notez dans votre agenda la date de cette enquête passionnante, émouvante, engagée: le 12 février prochain sur FR3.
PS. Si vous connaissez l’heure de programmation, merci de me la communiquer.